Phytothérapie et grossesse : se soigner avec les plantes ?
Ecrit le 12/12/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Se soigner enceinte, ce n’est pas toujours simple : certains médicaments sont risqués pour la santé de votre bébé. Vous vous dites alors que vous pouvez vous soigner naturellement, en utilisant des plantes par exemple. Mais la phytothérapie est-elle vraiment compatible avec la grossesse ? C’est la question à laquelle nous allons répondre.
Qu'est-ce que la phytothérapie ?
La phytothérapie, comme son nom l’indique, est une médecine qui soigne avec des plantes dites médicinales, que ce soit en employant leur racine, leurs fleurs, leurs feuilles ou la plante dans sa totalité. Elles peuvent être employées sous différentes formes : teintures mères, décoction, extrait, gélules, poudre, tisanes, cela dépend de l’effet recherché et du mal à soigner. Enfin, elles peuvent être ingérées ou destinées à une utilisation externe – cataplasme, bain de bouche, etc. La phytothérapie revêt ainsi plusieurs aspects.
La phytothérapie, une alternative efficace et sûre pour se soigner enceinte ?
Si l’efficacité des plantes n’a pas été étudiée pour toutes, la HAS, la Haute autorité de santé, admet que les spécialités de phytothérapie peuvent néanmoins représenter une alternative naturelle et efficace au traitement de certains problèmes. Quant à l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, elle a déterminé une liste de plantes dont elle a approuvé les effets. Différents des compléments alimentaires en vente libre, les médicaments de phytothérapie doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) avant leur commercialisation.
À noter que seuls les professionnels de santé peuvent se former à la phytothérapie et pour prétendre au titre de phytothérapeute, il faut pouvoir prescrire… et donc être médecin. Cela rassure donc sur l’aspect sérieux de cette manière de se soigner.
Se soigner avec les plantes enceinte
Les plantes peuvent être une bonne idée durant la grossesse pour apaiser les différents maux rencontrés durant ces 9 mois. Si vous souffrez de nausées, les tisanes au gingembre ou encore celles au fenouil peuvent vous soulager. De même, le psyllium, pris avec de l’eau avant un repas, permettra de lutter contre la constipation de même que les diarrhées. La sauge officinale ou encore l’alchémille préparent votre corps à l’accouchement, mais ne sont à commencer que la dernière quinzaine de la grossesse ! Et si vous avez du mal à trouver le sommeil, tilleul et verveine à prendre en infusion vous aideront à sombrer dans les bras de Morphée.
Les plantes interdites durant la grossesse
Néanmoins, cette médecine alternative n’est pas à prendre à la légère quand vous êtes enceinte : les principes actifs des plantes peuvent avoir un effet sur votre organisme plutôt incompatible avec votre état. Elles peuvent même provoquer une fausse couche. Qui dit naturel, ne dit donc pas forcément sans danger ! Ainsi, certaines plantes sont à proscrire durant la grossesse, particulièrement celle utéro-toniques ou contenant des phyto-œstrogènes. C’est notamment le cas du framboisier, qui est une plante qui agit sur la tonicité de l’utérus – mais cela peut être intéressant le dernier mois de grossesse ou en cas de dépassement du terme. Quant à la sauge, elle contient des phyto-œstrogènes, et l’achillée millefeuille est connu pour ses propriétés abortives…
Ce n’est pas tout : certaines plantes peuvent interagir avec d’autres ou même avec des médicaments. À titre d’exemple, le millepertuis, qui permet de lutter contre un état dépressif léger, réduit l’efficacité des contraceptifs oraux, ainsi que des implants – un souci qui ne devrait pas vous poser problème enceinte –, mais aussi des anticoagulants. Enfin, si certaines plantes peuvent être prises durant la grossesse, les prendre en trop grande quantité peut aussi être nocif. La prudence est donc de mise !
Phytothérapie et grossesse : une consultation s’impose
Pour ne pas vous tromper, éviter les problèmes liés à la toxicité des plantes ou encore vous prémunir d’une surdose, nous vous recommandons de consulter systématquement votre médecin ou de demander conseil à un pharmacien avant de faire appel à la phytothérapie durant la grossesse. Cela vous permettra de vous assurer que les plantes que vous allez utiliser sont inoffensives.
Plantes, homéopathie, compléments alimentaires, huiles essentielles, de manière générale, ne prenez rien sans un avis médical, même si c’est « naturel ».
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