Deuil Perinatal
favoris
Naissance : Le soutien dans l'épreuve

Aider des parents face à la perte d'un nouveau-né


Ecrit le 04/12/2021 par Pauline Dewinter, Rédactrice Web

Difficile d'imaginer plus terrible choc que celui de perdre un enfant. Comment réagir, que faire face à une grossesse qui se termine par le décès du bébé ? L'événement, parmi les plus douloureux, injustes et incompréhensibles d'une vie, semble à juste titre insurmontable tant le chagrin ressenti est immense. Si, autour de vous un couple est concerné par la perte de son nourrisson, vous pouvez essayer de lui venir en aide dans cette épreuve et de l'accompagner face à un deuil périnatal qu'il n'aurait jamais imaginé avoir à surmonter.

Recevez des échantillons et offres spéciales pour bébé GRATUITEMENT :

inscrivez-vous ! 💛

Qu'est-ce que le deuil périnatal ?

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le deuil périnatal est la "perte d’un bébé entre la 22e semaine d’aménorrhée (SA) et le 7e jour de vie après la naissance." Du point de vue obstétrique, il s'agit donc du décès avant l'âge de 7 jours d'un enfant né vivant, de la naissance d'un bébé mort-né, ou de la mort in-utero d'un fœtus à partir de 24 semaines de grossesse

Mais, dans les faits, le deuil périnatal rassemble des situations très différentes et touche de nombreux parents. Selon les témoignages, fausse couche, grossesse extra-utérine, interruption médicale de grossesse, IVG ou réduction embryonnaire, ont pour point commun la douleur de perdre un enfant désiré et attendu.

En France, la Sécurité sociale accorde à la mère un congé maternité entier à partir de 22 SA. Également, depuis 2008, tous les parents qui le souhaitent peuvent inscrire à l’état civil leur enfant décédé à la naissance, quels que soient son poids et la durée de la grossesse. Cette formalité qui permet de donner au bébé un prénom accompagne souvent le long processus du deuil périnatal et de la reconstruction.
 

La perte d'un bébé : une souffrance encore trop souvent cachée

Tandis que l'attente d'un enfant, la grossesse et plus encore la naissance, sont fêtées parce qu'elles célèbrent la vie, le deuil périnatal reste un sujet tabou en France. En 2019, il représente pourtant 10,2 naissances sur mille. Dix naissances différentes, dont la réalité est concernée par un véritable déni.

Pourquoi ce silence ? Des émotions difficiles et complexes entourent le deuil périnatal, en parallèle à une souffrance souvent trop dure à exprimer pour la maman, le parent et l'entourage.

  • Pour les parents, il s'agit de renoncer à leur plus grand bonheur, à l'avenir qu'ils avaient imaginé pour leur bébé ou leurs enfants, à leurs projets. Il n'existe d'ailleurs pas de nom pour les parents endeuillés. On est orphelin quand on perd ses parents, veuf quand on perd son conjoint, mais aucun terme officiel n'existe pour nommer les couples qui perdent leur enfant. Sur les forums dédiés à la parentalité, de la contraction de parents et d'ange, est né "paranges". Un mot dans lequel de nombreuses familles se reconnaissent.
  • La maman peut ressentir une immense culpabilité de n'avoir pu mener sa grossesse à bien, une forme de honte également, surtout si le décès reste inexpliqué et même si l'un et l'autre de ces sentiments sont injustifiés.
  • De leur côté, les proches ne savent pas toujours comment réagir, ni même s'ils le doivent. La première réaction de l'entourage face à la mort est souvent la peur, suivie de près par l'incompréhension face à une situation inconnue et contre nature quand il s'agit d'un nourrisson.
     

Des mots pour accompagner les parents endeuillés

Rien n'est plus difficile que de trouver les mots pour soulager le chagrin et accompagner la douleur. Mais, parce que chaque deuil est différent, pour vos proches concernés, faites preuve de délicatesse à chaque moment. 

Reconnaissez les émotions, la douleur, son existence, le besoin de faire le deuil, quels que soient le terme de la grossesse ou les circonstances du décès du bébé, même si vous ne les comprenez pas. 

Ne forcez pas la confidence. Bien que la parole soit libératrice, pour chaque personne, chaque parent, il existe une façon différente de faire son deuil et de gérer la douleur.

Évitez les recommandations de type, "tu devrais faire ça, ou ne pas faire ça" et les phrases toutes faites ; "vous êtes jeunes, vous recommencerez", "ce sera pour la prochaine fois", etc., qui seront inévitablement blessantes. Si vous ne savez pas quoi dire, ne dites rien. Contentez-vous d'être présent, à l'écoute, à votre place.

Apprendre à écouter

Prêter une oreille attentive et bienveillante aux parents endeuillés est primordial pour recueillir leurs émotions (incrédulité, incompréhension, douleur, colère), leurs mots et les faits tels qu'ils se sont déroulés, même s'ils sont difficiles à entendre pour vous.

Soyez aussi attentifs aux signes de santé ou aux comportements inhabituels, comme une fatigue chronique, un épuisement, un refus de voir l'entourage, etc., qui peuvent mener à la dépression.

Enfin, être à l'écoute permet de respecter les volontés et besoins des parents en deuil, par rapport notamment aux souvenirs de leur enfant, à ses obsèques et au futur tel qu'ils l'imaginent peut-être pour leur famille.

Des attentions pour aider la famille à faire son deuil

Faire le deuil d'un enfant est un processus long et éprouvant, souvent lié à un traumatisme. Pour aider les parents concernés, s'ils le souhaitent et avec leur accord, vous pouvez : 

  • Organiser une cérémonie d'adieu en petit comité, planter un arbre du souvenir, participer aux funérailles en apportant un soutien moral ou financier, mais aussi garder les autres enfants de la famille pour permettre à la maman de se reposer et aux parents de se retrouver.
  • Proposer de faire appel à une association spécialisée dans le deuil périnatal (AGAPA, SPAMA, Naître et Vivre, La Voie d'Isis).

Sensibiliser face au décès du nourrisson 

Chaque année, le 15 octobre, a lieu la Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal. Malgré cette exposition, chaque année encore trop de parents se trouvent totalement désemparés face à la mort de leur bébé. Si, à la maternité, le choix leur est laissé de rencontrer ou non leur enfant, le manque d'accompagnement médico-psychologique est trop souvent évoqué.

Parler, anticiper, expliquer, tenter de briser le silence pour à l'avenir, faciliter peut-être un tout petit peu, le deuil périnatal des autres parents.