Asthme et grossesse : tout ce qu'il faut savoir
Ecrit le 16/03/2020 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Maladie la plus fréquente durant la grossesse, l’asthme peut vraiment être gênant. En effet, mal traité, il peut avoir des effets négatifs sur le bon développement de bébé. Quelle est donc la conduite à tenir en cas d’asthme ? On fait le point sur toutes les questions que vous vous posez face à votre maladie.
Asthme : y a-t-il une évolution de la maladie durant la grossesse ?
Vous le savez : la grossesse entraîne de nombreux changements, qu’il soit d’ordre psychique ou psychologique. Des modifications hormonales ont également lieu. Elles peuvent, au choix :
- avoir un effet positif sur l’asthme, qui s’améliore alors (33 % des femmes) ;
- n’entraîner aucun changement (33 % des femmes enceintes asthmatiques) ;
- aggraver l’asthme (33 % des femmes souffrant d’asthme) : cela concerne essentiellement les formes sévères.
Dans ce dernier cas, la vigilance est particulièrement de mise pour éviter toute complication durant la grossesse. L’asthme peut évoluer durant la grossesse, mais le pic se situe entre la 24e et 36 semaines de grossesse.
Quelles sont les conséquences possibles de l’asthme sur la grossesse ?
L’asthme peut avoir des conséquences sur la grossesse. Ainsi, les femmes enceintes asthmatiques ont plus de risque de faire une pré-éclampsie et le bébé, d’avoir un faible poids de naissance.
Mais avec un suivi régulier et un traitement adapté, ces risques disparaissent.
Gérer son asthme pendant la grossesse : un point essentiel
Compte tenu des risques que peut représenter l’asthme enceinte, continuer votre traitement durant la grossesse est donc primordial pour qu’il soit sous contrôle et que vous puissiez vivre ces mois sereinement, presque comme si vous n’en souffriez pas.
Vous vous posez cependant peut-être la question si vos médicaments ne sont pas toxiques pour votre bébé : les professionnels de santé s’accordent à dire que l’asthme reste plus dangereux que les traitements chez la femme enceinte asthmatique. Néanmoins, certains médicaments sont préférables à d’autres. Par exemple, le site du CRAT, consacré aux risques des médicaments sur le fœtus et le bébé durant l’allaitement maternel, rappelle que les formes inhalées sont préférables, car elles passent peu dans le sang.
Quel suivi de l’asthme durant la grossesse ?
Compte tenu du fait que l’asthme peut évoluer, un suivi rapproché est nécessaire, par votre médecin, votre pneumologue et votre gynécologue-obstétricien. Un plan d’action personnalisé vous sera donné : ce document vous donnera les instructions à suivre en fonction des symptômes que vous pourrez ressentir et pourra être revu en cas de changements.
Repérer les symptômes d’aggravation de l’asthme
Une aggravation peut survenir, avec des crises d’asthme ou une perte de contrôle de la maladie. Vous devez repérer les tout premiers signes, avant que des crises surviennent, pour éviter de faire courir un risque à votre bébé :
- si vous recommencez à utiliser plus de deux fois par semaine votre traitement d’appoint de l’asthme ;
- que vous vous sentez essoufflée ou ressentez des difficultés à respirer ;
- que vous êtes réveillée par votre asthme la nuit ;
- que vous ressentez une gêne durant vos activités.
Que faire en cas d’aggravation ?
Une prise en charge rapide est nécessaire : si vous respirez mal, votre bébé encore plus ! Il peut être moins oxygéné. Consultez votre médecin généraliste sans tarder afin qu’il adapte par exemple le dosage de votre traitement de fond en attendant que vous puissiez voir votre pneumologue.
Les bons gestes pour éviter les crises d’asthme
Bien sûr, il est important de vous préserver des crises d’asthme : il faut éviter les facteurs déclenchants, mais aussi encore une fois, maîtriser la maladie.
- Évitez d’être en contact avec tout ce qui peut favoriser la survenue d’une crise d’asthme : pollution, fumée de cigarette, pollen si vous êtes avez des allergies…
- Bien suivre votre traitement de base.
- Vous faire vacciner contre la grippe : elle peut entraîner des problèmes respiratoires si vous souffrez d’asthme. Mieux vaut vous en protéger.
- Pratiquer une activité physique modérée uniquement si votre asthme est sous contrôle.
- Avoir toujours votre inhalateur de Ventoline sur vous.
Asthme et accouchement : à quoi dois-je me préparer ?
Votre gynécologue-obstétricien ou la sage-femme qui vous accouchera aura connaissance du fait que vous souffrez d’asthme. Une attention particulière sera donc apportée au moment de l’accouchement puisque durant le travail, l’asthme aigu peut être majoré. De plus, donner naissance à votre enfant requiert une certaine force physique : si vous faites des crises d’asthme à l’effort, cela peut être un moment sensible. Si une crise devait survenir, un traitement vous sera administré rapidement.
Allaitement et asthme : poursuivez votre traitement !
Une fois que bébé est né, il faudra continuer à suivre votre traitement. S’il s’était aggravé durant la grossesse et que vos dosages ont été revus à la hausse, il faudra peut-être le réajuster. Quoi qu’il en soit, il faudra faire un point pour là encore avoir un traitement qui soit le plus adapté à l’allaitement et présente le moins d’effets secondaires possible pour votre bébé.
En cas de questions, n’hésitez pas à parler de votre asthme aux différents professionnels de santé durant votre grossesse. Enfin, rassurez-vous : avec un bon suivi et un traitement adapté, vous n’avez pas à vous inquiéter ni pour vous ni pour votre petit bout.
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