Mon enfant fait des colères, que faire ?
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Mon enfant fait des colères, que faire ?


Ecrit le 11/07/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice

Pour une raison qui vous échappe parfois, votre enfant se met dans une colère noire qui vous laisse bien impuissante. Comment faire face à cette émotion qui semble l’envahir totalement et qu’il a du mal à gérer ? On vous donne quelques conseils pour accompagner votre enfant et lui montrer le chemin de l’apaisement. 

La colère, une émotion nécessaire… et incontrôlable

Votre petit bout a totalement le droit d’exprimer sa colère, aussi intense soit-elle : ce n’est pas parce qu’elle est perçue comme négative qu’elle n’a pas droit de cité. La colère, comme toute émotion, a un but : elle est un signal exprimant qu’un besoin n’est pas comblé. Elle est là pour apporter un mieux-être. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les enfants ne vivent pas les choses comme nous, adultes. Avant 5-7 ans environ, votre enfant n’est pas en capacité d’analyser une situation et de mettre des mots sur ce qu’il vit : son cerveau est immature et ne peut maîtriser ces émotions.

Réagir posément et avec bienveillance

Vous avez sans doute pu observer que si vous vous énervez lors d’une colère de votre enfant… au mieux il finit en larmes, inconsolable, au pire… cela accentue la crise. Ce n’est donc pas la bonne attitude à avoir. Mais quelle posture adopter ? Même si la colère qu’exprime votre loulou vous déstabilise, vous désarçonne ou encore vous agace – parce que vous aussi vous avez votre lot de soucis ou de fatigue, notamment en fin de journée –, la règle, c’est de l’accueillir, sans gronder ni punir : rappelez-vous, il ne peut pas faire autrement ! En plus, cela risquerait de le pousser à réprimer cette émotion… Et ce n’est sans doute pas ce que vous souhaitez pour votre enfant.

Calmer la situation : la première étape

Rien ne sert de partir dans des explications et de tenter de le « raisonner » pour qu’il se calme : encore une fois, il n’est pas en capacité de le faire. Restez doux et bienveillant et essayez de le prendre dans les bras pour le câliner : un câlin de 20 secondes permet de libérer des endorphines, de la dopamine, mais aussi de l’ocytocine, un cocktail qui procure du bonheur et un sentiment apaisant de bien-être.
Mais parfois, cela ne marche pas. Heureusement, il y a d’autres alternatives :
- on peut proposer de crier dans une boîte à cris (une boîte de conserve par exemple) ;
- d’aller se défouler dehors ;
- faire un dessin ;
- respirer calmement…

Mettre des mots sur ses émotions

Si petit il ne peut pas mettre des mots sur sa colère, ni forcément l’expliquer, en le faisant à sa place, cela lui permettra d’apprendre tout un vocabulaire afin de se l’approprier et l’utiliser en grandissant. Une fois que votre loulou a retrouvé un peu le calme, vous pouvez lui dire « tu avais l’air très en colère à cause de… », et associer une description de son expression corporelle « j’ai vu que ton visage était tout rouge, que tes sourcils se sont froncés et ton corps se tendait » : plus vous allez nommer l’émotion qu’il ressent, plus il saura ainsi la désigner. Mettre des mots sur cette émotion, c’est aussi un bel acte d’amour : c’est lui dire « je comprends ton sentiment, je l’entends ». Ne pas amoindrir est aussi essentiel : il n’y a rien de tel pour un enfant qui est envahi par une vague émotionnelle que d’entendre « ce n’est rien », « tu exagères ce n’est pas si grave » : du haut de son très jeune âge, son ressenti est extrême, et l’amoindrir serait comme le nier.

Expliquer à votre enfant qu’il doit exprimer sa colère autrement

Il se roule par terre, tape, crie, crache… Même si exprimer sa colère est un droit et un besoin, le but c’est bien sûr de lui dire que vous n’approuvez pas qu’il vous tape ou qu’il soit violent envers lui-même pour dire sa colère. Vous devez donc lui apprendre que ce n’est pas possible de le faire ainsi. D’abord parce qu’il peut se faire mal, ou faire mal à quelqu’un d’autre. Cela demande un peu de temps qu’il intègre cela et nécessite de se familiariser avec d’autres moyens d’expression de la colère : patience donc.

Des histoires qui parlent de colère

Enfin, les livres peuvent être un support intéressant pour l’aider à sa familiariser avec les émotions. Il existe de nombreux livres qui parlent de colère. Cela permet aussi de l’apaiser et de lui montrer qu’à un moment, la colère va finir par diminuer et disparaître, comme dans Grosse colère de Mireille d’Allancé ou Sam et Watson, plus forts que la colère, de Ghislaine Dulier et Bérengère Delaporte.

Pour aller plus loin
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