Rubéole et grossesse : prévention et risques
Ecrit le 20/09/2024 par Family Service,
La rubéole est une maladie infantile. Son incidence a considérablement été réduite en France grâce à la vaccination obligatoire des enfants contre la rubéole. Le virus de la rubéole provoque une infection qui guérit spontanément chez la plupart des personnes. Cependant, si elle survient pendant la grossesse, elle peut provoquer des malformations congénitales. C’est la raison pour laquelle les gynécologues recommandent la vaccination avant la conception.
SOMMAIRE
Introduction : la rubéole, une maladie à risque pour la grossesse
Toute personne qui envisage une grossesse doit effectuer un dépistage des anticorps contre la rubéole au préalable. Les personnes n’ayant pas été vaccinées contre ce virus doivent l’être au préalable de tout projet de grossesse. Si la personne présente des anticorps contre la rubéole, cela signifie qu’elle l’a contractée par le passé. Dans ce cas, la vaccination n’est pas nécessaire. Mais, en l’absence de vaccination, le risque de développer la rubéole pendant la grossesse est important.
Quels sont les risques de la rubéole pendant la grossesse ?
Le risque de répercussions sur le fœtus est le plus élevé au début de la grossesse, pendant le premier trimestre. La rubéole peut provoquer le syndrome de rubéole congénitale. Ce syndrome survient quand une personne enceinte infectée par la rubéole la transmet au fœtus. Le syndrome de rubéole congénitale entraîne des anomalies pendant le processus de développement du fœtus. Dans les cas les plus graves, ce syndrome mène à une fausse couche ou à la mise au monde d’un bébé mort-né. Le syndrome de rubéole congénitale peut également engendrer des problèmes de santé affectant le bébé après la naissance. La gravité du syndrome de rubéole congénitale varie d’un nourrisson à l’autre. Elle est en général plus importante si la rubéole affecte la personne enceinte au cours du premier semestre de grossesse.
Le nourrisson ne présente pas forcément de symptômes du syndrome de rubéole congénitale à la naissance. Les problèmes peuvent se manifester au fil du temps. Les signes précoces du syndrome de rubéole congénitale sont :
un petit poids à la naissance ;
des marques rondes bleues ou violettes sur la peau, ou des taches violettes, rouges ou brunes sur la peau ;
une microcéphalie, c’est-à-dire une boîte crânienne d’une taille inférieure à la moyenne ;
des troubles oculaires : cataractes, glaucome ou rétinopathie pigmentaire ;
une cardiopathie congénitale ;
un retard de développement ;
une hypertrophie du foie ou de la rate ;
des troubles de l’audition ;
une anémie ;
une déficience intellectuelle ;
une pneumonie ;
une méningo-encéphalite, c’est-à-dire une atteinte du système nerveux central contenu à la fois à l’intérieur de la boîte crânienne et des méninges ;
une maladie osseuse ;
un gonflement des ganglions lymphatiques.
Par ailleurs, le nourrisson a un risque élevé de développer un diabète insulinodépendant et une maladie thyroïdienne au cours de sa vie.
Dépistage et vaccination avant la grossesse
Les personnes ayant un projet de grossesse devraient en parler à leur médecin au préalable. Cela permet d’effectuer les dépistages et les vaccinations nécessaires avant de tomber enceinte. Les personnes n’ayant pas de traces de la vaccination dans leur carnet de santé doivent faire un bilan sanguin. Cette analyse sanguine permettra de déterminer si la personne possède des anticorps contre le virus de la rubéole. Une vaccination ou une infection contre la rubéole pendant l’enfance suffisent en général à protéger contre ce virus. Si le bilan sérologique montre que la personne ayant un projet de grossesse n’est pas immunisée contre la rubéole, une vaccination est nécessaire. Le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) est alors administré. Après la vaccination, il faudra attendre 28 jours avant d’essayer de tomber enceinte. En cas de grossesse, quel que soit le stade, la femme ne pourra pas être vaccinée. En cas de non-immunité contre la rubéole, il convient d’éviter tout contact avec des personnes infectées par le virus. Il est également recommandé de ne pas côtoyer des personnes présentant une éruption cutanée généralisée non diagnostiquée.
Que faire en cas d’exposition pendant la grossesse ?
Une personne enceinte présentant les symptômes de la rubéole doit immédiatement contacter son médecin. Une simple suspicion d’exposition à la rubéole, une éruption cutanée au visage ou une légère fièvre doivent également pousser à consulter. Le médecin prescrira un test de dépistage de la rubéole. S’il est positif, le médecin ou le gynécologue évaluera les risques pour le fœtus en développement. Si la rubéole est contractée au cours des 12 premières semaines de grossesse, les risques pour le fœtus sont très élevés. Une infection par le virus de la rubéole en fin de grossesse induit moins de risques.
Un suivi prénatal renforcé sera mis en place. Le gynécologue-obstétricien pourra envisager différents examens : une amniocentèse, le prélèvement de villosités choriales et le prélèvement de sang fœtal. Ces examens permettent de déterminer si le fœtus est affecté par le virus. Si la grossesse va à son terme, après l’accouchement, le nourrisson sera soumis à une batterie d’examens. Des prélèvements seront réalisés afin de vérifier la présence du virus de la rubéole chez le bébé. Si c’est le cas, le pédiatre prescrira des examens complémentaires pour évaluer son état de santé général. Ces examens cherchent également à identifier d’éventuels problèmes de santé liés au syndrome de rubéole congénitale.
La prévention contre la rubéole : fondamentale avant et pendant la grossesse
La rubéole contractée pendant la grossesse peut entraîner de graves complications sur le fœtus. Une vaccination préalable au projet de conception est essentielle pour prévenir l’infection. Si une personne enceinte pense avoir été exposée à la rubéole, elle doit en parler immédiatement à son médecin.