Vivre un deuil périnatal
Ecrit le 24/02/2017 par Capucine Piot, Rédactrice
La fin d’une grossesse est synonyme d’un grand bonheur qui arrive, mais parfois, la vie en décide autrement et cette grossesse tant désirée peut se terminer par un drame : le décès de l’enfant. Comment faire face à une telle tragédie ?
Deuil périnatal : éviter de banaliser
Un deuil périnatal est un vrai deuil, qu’il s’agisse d’un enfant mort né, décédé in utéro ou quelques jours après sa naissance : aussi, le minimiser n’aidera pas les parents. Le lien entre un enfant et sa mère existe déjà in-utéro, et ce lien est généralement déjà très fort. Essayer de dédramatiser la situation n’est pas bénéfique : il est au contraire très important de considérer cet enfant disparu, d’en parler, de lui donner une existence, et de mettre des mots sur la souffrance ressentie. La perte de l'enfant s'avère extrêmement violente pour les parents car elle bouscule l'ordre des générations. C'est une douleur à double sens : la perte de l'enfant et la perte de la parentalité.
Deuil périnatal : instaurer des rituels
Afin de pouvoir faire un vrai deuil, quelques rituels peuvent aider à surmonter la peine et donner une existence à cet enfant parti trop tôt : il est primordial qu’il ait un statut à part entière. Il est notamment indispensable de lui donner un prénom et d’enterrer l’enfant disparu. Les maternités informent des dispositions que les parents peuvent prendre en matière de funérailles, elles peuvent avoir lieu sous la responsabilité de l'hôpital ou de ses parents qui décideront une crémation ou une inhumation. Certains établissements proposent même aux parents une empreinte du pied ou de la main de leur bébé en souvenir.
On peut également faire exister l’enfant disparu dans le livret de famille, comme un membre à part entière du foyer, en lui donnant une véritable place. Les parents ont la possibilité de reconnaître leur enfant et de l'inscrire sur le livret de famille dès 15 semaines d'aménorrhée depuis la circulaire du 19 juin 2009.
Deuil périnatal : la prochaine grossesse ?
Certaines mamans, prises par le chagrin, vont éprouver l’envie de retomber enceinte très vite, pour pallier au manque de ce petit être parti trop tôt. Attention à ne pas projeter sur cet enfant à naître les envies et désirs éprouvés pour l’enfant décédé : lui donner le même prénom, la même chambre… Avant d’envisager une nouvelle grossesse, il est essentiel de passer par un vrai travail de deuil qui permettra d’accepter le départ de l’enfant.
Quand la douleur est trop forte à porter
L’entourage des parents endeuillés, par manque de pudeur, peut parfois ne pas oser aborder la question ou être attentif aux signaux de désespoir. Les parents peuvent alors se tourner vers des thérapeutes ou groupes de parole. Certains établissements médicaux et des associations proposent un soutien individuel.
La prise en charge peut être médicale ou thérapeutique, mais dans tous les cas, il ne faut surtout pas hésiter à consulter des spécialistes qui guideront les parents dans ce douloureux deuil.
Les associations spécialisées
Plusieurs associations à l’écoute ou accompagnant les personnes touchées par un deuil périnatal existent:
- AGAPA : www.agapa.fr
Accueil, écoute, accompagnement de personnes touchées par une interruption de grossesse ou la perte d’un enfant à la naissance.
- L’ENFANT SANS NOM – PARENTS ENDEUILLES : www.lenfantsansnom.free.fr
Association de parents ayant vécu un deuil périnatal, accompagnement.
- NAITRE et VIVRE : www.naitre-et-vivre.org
Accompagnement des parents en deuil d’un tout petit. Information et prévention de la mort inattendue du nourrisson.
- NOS TOUT PETITS :www.nostoutpetits.fr
Association de soutien aux parents endeuillés par la mort d’un tout petit.
- SPAMA : www.spama.asso.fr
Soins palliatifs et accompagnement en maternité : « il ne s’agit pas d’attendre la mort mais d’accompagner la vie, aussi courte soit-elle. »