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Santé et grossesse

Protéinurie et grossesse : définition, causes et risques


Ecrit le 09/03/2023 par Lola Depret, Rédactrice web dans le cadre de ses études
Modifié le 12/06/2023

Caractérisée par une forte concentration de protéines dans les urines, la protéinurie est un trouble urinaire qui peut survenir durant la grossesse. Si elle n’est pas détectée et traitée à temps, la protéinurie peut engendrer des risques de complications importants. Un suivi médical mensuel est nécessaire pour surveiller de près son évolution. Quelles sont les causes de la protéinurie ? Quand faut-il s’inquiéter ? Que faire si vous êtes concernée ? On vous dit tout sur le suivi de ce trouble urinaire souvent méconnu de la grossesse.

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Protéinurie, albuminurie : qu’est-ce que c'est ?

La protéinurie se caractérise par la présence de protéines dans les urines en quantité supérieure à la normale. Habituellement, les urines contiennent peu de protéines, entre 50 et 150 mg par jour. Chez la femme enceinte, le taux est toujours plus élevé, mais ne doit pas excéder 300 mg pour 24 heures. Un taux de protéines trop élevé signifie que les reins ne fonctionnent plus correctement.

Le plus souvent, une protéinurie passe inaperçue chez la femme enceinte et les symptômes sont rares.

La protéinurie est également appelée albuminurie. L’albumine, protéine de transport fabriquée par le foie, est la protéine la plus abondante dans le sang. Si elle ne se trouve normalement pas dans les urines, de par son volume trop important pour traverser le filtre du rein, elle est fréquemment à l’origine de la protéinurie chez la femme enceinte. Les reins souffrent et laissent donc passer les protéines dont l’albumine.

La protéinurie orthostatique est une variante de la protéinurie, uniquement présente la journée, elle disparaît la nuit.

Quelles sont les causes de la protéinurie pendant la grossesse ?

Les causes les plus fréquentes de la protéinurie durant la grossesse sont :

  • une légère insuffisance rénale liée à un virus,
  • une infection urinaire,
  • une prise de médicaments,
  • un stress important,
  • un effort physique trop intense.

Dans les cas plus graves, la protéinurie peut être liée à un cancer de la vessie, du diabète, une insuffisance cardiaque, un myélome multiple ou bien encore une polykystose rénale.

Protéines dans les urines : un suivi mensuel durant la grossesse

La protéinurie est systématiquement recherchée lors de chaque visite prénatale, tout au long de la grossesse. Le taux de protéines dans les urines étant plus élevé durant la grossesse, il est important de réaliser des analyses d’urines régulièrement, en particulier lors du premier trimestre.

Le recueil urinaire est réalisé sur les urines du matin et permet également de dépister la toxémie gravidique ou la prééclampsie.

La toxémie gravidique est une maladie rénale qui peut aussi survenir pendant la grossesse. Elle se caractérise par la présence d'une protéinurie, d'une hypertension artérielle, d’œdèmes des membres inférieurs et des mains et de rétention d’eau. La toxémie gravidique est entraînée par un mauvais fonctionnement du placenta.
Elle est plus fréquente chez :

  • les primipares (femmes enceintes de leur premier enfant),
  • les femmes âgées de plus de 40 ans,
  • les femmes enceintes de jumeaux,
  • les femmes dont la prise de poids a été trop rapide,
  • les femmes atteintes d’obésité de classe 3, qui ont 2 fois plus de risques de présenter ce type de complication que les femmes de poids normal.

Prééclampsie : les risques d’un taux de protéinurie trop élevé

Une protéinurie faible pendant la grossesse n’est pas inquiétante, mais doit être surveillée.
Par contre, si le taux de protéinurie est trop élevé, en particulier en fin de grossesse, il peut représenter un risque vital pour la mère et le fœtus. Pour être rapidement prise en charge, la protéinurie doit être dépistée le plus tôt possible, d’où l’importance du suivi mensuel.

Le risque majeur lié à la protéinurie est la prééclampsie ou toxémie gravidique. Celle-ci peut survenir à n’importe quel stade de la grossesse, mais apparaît généralement au troisième trimestre et touche 5 % des grossesses en France chaque année. En France, elle représente la deuxième cause de décès maternels.

La prééclampsie peut déclencher des complications comme un décollement du placenta, un accouchement prématuré (parfois par césarienne) ou encore une hémorragie cérébrale. Elle peut mettre en péril la bonne croissance du bébé et le retard de croissance in utéro (RCIU) peut devenir plus fréquent. Néanmoins, sous surveillance, la plupart des femmes atteintes de prééclampsie accouchent d'un bébé en bonne santé et se rétablissent rapidement.

Que faire en cas de protéinurie durant la grossesse ?

En cas de protéinurie durant la grossesse, inutile de paniquer, le stress est l’ennemi de la protéinurie. Si celle-ci est prise en charge et soignée rapidement, il n’y a aucun risque. C’est pourquoi, une analyse de vos urines est réalisée chaque mois durant toute la grossesse. En général, un traitement associant du repos et des médicaments antihypertenseurs est prescrit par le médecin.

La mère peut être hospitalisée afin d’être suivie en continu avec des analyses d’urine, une prise de tension et des bilans sanguins pour évaluer l’évolution en cas de prééclampsie. Si une prééclampsie apparaît, l’accouchement sera automatiquement déclenché, en raison des risques qu’elle comporte pour la santé du bébé et de la maman.

Il existe des autotests, disponibles en pharmacie, permettant de détecter une protéinurie dans l’urine. Bien que pratiques, les autotests ne donnent pas toujours des résultats fiables. Consultez votre médecin afin de confirmer le résultat ou en cas d’apparition de symptômes vous faisant suspecter une protéinurie.