Aspirine pendant la grossesse : Ce qu'il faut savoir
Ecrit le 29/02/2024 par La Rédaction,
La prise d'aspirine pendant la grossesse soulève souvent des interrogations chez les futures mamans. En effet, l'utilisation de médicaments lors de la grossesse doit être soigneusement évaluée et surveillée afin de préserver la santé de la mère et du fœtus. Dans cet article, nous aborderons donc les principales questions concernant l'utilisation de l'aspirine durant la grossesse, les précautions à prendre ainsi que les alternatives possibles.

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Les différentes formes d'aspirine
L'aspirine, également connue sous le nom d'acide acétylsalicylique, est un médicament aux propriétés antalgiques (contre la douleur), antipyrétiques (contre la fièvre), anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et et antiagrégant plaquettaire. Elle existe sous plusieurs présentations telles que les comprimés, effervescents ou en sirop, et s'utilise pour soulager divers maux tels que les douleurs musculaires, les maux de tête ou encore les règles douloureuses.
Liste non exhaustive des médicaments contenant de l’aspirine
ALKASELTZER ®
ASPEGIC ®
ASPRO ®
KARDEGIC ®
MODIXIS ®
RESITUNE ®
HUVANOF ®
Doses d'aspirine et toxicité fœtale
Il est crucial de préciser que les effets de l'aspirine sur le développement du fœtus seront fonction de la dose administrée, ce qui déterminera le niveau de toxicité fœtale potentielle. Les doses couramment prescrites sont généralement comprises entre 250 et 500 mg, tandis que les préparations destinées à un usage thérapeutique précis peuvent aller jusqu'à 1200 mg voire plus.
Pas d’automédication : Toute prise doit être prescrite et validée par un médecin.
Aux doses anti-agrégantes plaquettaires (maximum 300 mg/jour), l’aspirine peut être prescrit tout au long de la grossesse
Aux fortes doses : + de 500 mg/jour
Avant la 24ème semaine d'aménorrhée : l’utilisation d’aspirine à des doses de plus de 500 mg/jour est possible ponctuellement. Il faut éviter la prise chronique
Au-delà de la 24ème semaine d'aménorrhée : l’utilisation de l’aspirine à des doses de plus de 500 mg/jour est formellement contre-indiquée, y compris en prise unique
Le risque de l'aspirine pendant la grossesse
Tout au long de la grossesse, la prise d'aspirine peut comporter des risques pour le fœtus et la maman. Selon les études menées sur ce sujet, ces risques varient en fonction des différents trimestres de grossesse et il convient donc d'être vigilant quant à leur utilisation.
Aspects de malformation :
Les informations concernant les femmes enceintes exposées à l'aspirine au cours du premier trimestre de la grossesse sont abondantes, et jusqu'à présent, aucune préoccupation majeure n'a été relevée.
Aspect fœtal et néonatal :
À des doses supérieures à 500 mg/jour, l'aspirine peut induire une toxicité fœtale et/ou néonatale, notamment d'ordre cardio-vasculaire et/ou rénale. Cette toxicité, parfois irréversible voire fatale, est particulièrement observée à partir du début du 6ème mois de grossesse (24 semaines d'aménorrhée).
Elle se manifeste par une constriction partielle ou totale du canal artériel, entraînant des conséquences telles que l'insuffisance cardiaque et des atteintes de l'arbre vasculaire pulmonaire, voire une mort fœtale in utero.
Le risque d'événements aigus augmente à mesure que la grossesse progresse. Une atteinte de la fonction rénale, caractérisée par l'oligo- ou anamnios, l'oligurie ou l'anurie, ainsi que des lésions histologiques rénales, peut également se produire. Cette toxicité fœtale est accentuée par une durée prolongée de prise d'aspirine.
Une exposition aux AINS avant 24 semaines d'aménorrhée, en particulier en cas de prise chronique, doit être gérée avec prudence. En effet, l'appareil cardio-pulmonaire et la fonction rénale du fœtus sont formés dès l'organogenèse (les deux premiers mois de grossesse), et leur maturation se poursuit tout au long de la grossesse.
À des doses anti-agrégantes plaquettaires, l'aspirine n'a pas d'impact sur les fonctions rénale et cardiaque du fœtus et ne provoque pas de complications hémorragiques materno-fœtales.
Effets à long terme :
Certains effets, tels que les cryptorchidies, l'asthme, ont été évoqués chez les enfants exposés in utero à l'aspirine. Cependant, à ce jour, les données cliniques disponibles et les biais méthodologiques des études publiées ne permettent pas d'établir un lien de causalité.
Contre-indications formelles
Pour certaines femmes enceintes, l'utilisation d'aspirine est totalement déconseillée voire même contre-indiquée en raison de conditions ou de facteurs de risques spécifiques. Parmi ces cas particuliers, on retrouve notamment :
Les femmes ayant déjà fait une fausse couche ou présentant un historique de difficultés à mener leur grossesse à terme.
Les femmes souffrant de pathologies hépatiques ou rénales car l'aspirine peut aggraver leur état.
Les femmes présentant un trouble de la coagulation ou un saignement inexpliqué.
Dans ces situations, il est crucial de consulter son médecin afin d'évaluer les alternatives possibles pour soulager les douleurs ou contrôler certains symptômes sans mettre en péril la santé du bébé et de la maman.
Quand est-il envisageable d'utiliser l'aspirine pendant la grossesse ?
Malgré les dangers potentiels liés à son usage, l'aspirine peut être prescrite durant la grossesse dans certaines situations précises sous contrôle médical strict.
Pas d’automédication
En effet, les femmes présentant par exemple un risque de pré-éclampsie (hypertension gravidique) ou de thrombose peuvent bénéficier d'un traitement préventif à base d'aspirine en faible dose, généralement dès le deuxième trimestre et jusqu'à la fin de la grossesse.
Ces prescriptions ont toutefois lieu dans des conditions bien définies et sont systématiquement accompagnées d'une surveillance rigoureuse de l'évolution de la grossesse, afin de s'assurer que les bénéfices de ce traitement compensent largement les risques éventuels encourus par le fœtus.
Alternative : Le Paracétamol (Doliprane)
Il est primordial de ne pas prendre d'aspirine pendant la grossesse sans avis médical. Si vous devez gérer des douleurs ou des fièvres modérées, il est préférable de se tourner vers des alternatives telles que le Paracétamol (Doliprane par exemple) qui est une des rares molécules qui ne présente que très peu de danger chez les femmes enceintes (à tous les stades de grossesse). Il faut cependant bien respecter la posologie indiquée, c’est à dire un maximum de 3 g/jour c’est à dire, 3 comprimés de 1000 mg dont les prises doivent être espacées de 8h minimum chacune. Si la posologie n’est pas respectée, à plus forte dose donc, il existe en effet des risques de toxicité hépatique pendant la grossesse.
L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) indique :
“Si cela s’avère nécessaire d’un point de vue clinique, le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse ; cependant il devra être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et à la fréquence la plus réduite possible.”
Grossesse et Paracétamol base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr
En cas de douleurs persistantes ou aiguës, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé afin de trouver une solution adaptée.
Enfin, pour les futures mamans souhaitant aller au-delà de ces traitements médicamenteux et explorer des approches plus naturelles pour gérer leur douleur durant la grossesse, certaines méthodes non médicamenteuses ont fait leurs preuves comme l'utilisation de compresses chaudes, les massages doux ou encore les techniques de relaxation (respiration profonde, méditation).