Fibrinogène élevé pendant la grossesse : ce qu’il faut savoir
Ecrit le 09/12/2024 par Family Service,
Élément indispensable à la coagulation sanguine, le fibrinogène voit sa concentration augmenter physiologiquement pendant la grossesse. Néanmoins, un taux anormalement élevé peut révéler une complication. Une surveillance étroite est donc instaurée jusqu’à l’accouchement. Explications.
SOMMAIRE
- Comprendre l’importance du fibrinogène pendant la grossesse
- Taux de fibrinogène pendant la grossesse : les normes
- Taux de fibrinogène élevé pendant la grossesse : les causes
- Risques thrombo-emboliques pendant la grossesse et prévention
- Taux de fibrinogène élevé : surveillance et habitudes à adopter
- Suivre de près les indicateurs de coagulation pendant la grossesse
Comprendre l’importance du fibrinogène pendant la grossesse
Protéine naturellement présente dans le sang, le fibrinogène joue un rôle primordial dans le processus de la coagulation. Lors d’un saignement, ce facteur essentiel contribue largement à stopper le flux sanguin en participant à l’agrégation plaquettaire. Pour ce faire, le fibrinogène est transformé en fibrine, une protéine filamenteuse qui va permettre la formation d’un caillot capable de boucher la fuite sanguine. La mesure du taux de fibrinogène offre ainsi d’importantes informations sur le risque hémorragique et/ou thrombo-embolique d’une personne. En effet, un taux trop bas peut révéler un trouble de la coagulation et un risque augmenté de saignement. Dans le cadre de la grossesse, ce facteur plasmatique fait l’objet d’une surveillance accrue, car des fluctuations à la hausse ou à la baisse peuvent être révélatrices de certaines complications de grossesse comme la prééclampsie ou le diabète gestationnel.
Taux de fibrinogène pendant la grossesse : les normes
Le taux de fibrinogène varie tout au long de la grossesse sous l’effet de divers facteurs. En règle générale, la concentration de cette protéine tend à augmenter chez toutes les femmes enceintes. Il s’agit d’un phénomène physiologique largement induit par les importantes fluctuations hormonales. Le corps se prépare doucement à l’accouchement et, plus précisément, à la délivrance. Le décollement du placenta en vue de son expulsion après la naissance constitue, en effet, un risque élevé de saignement. L’augmentation du taux de fibrinogène vise à le limiter. Cependant, il arrive que certaines concentrations plasmatiques dépassent les normes indicatives, qui diffèrent en fonction du trimestre de grossesse, puisqu’elles fluctuent de 2 g/L au 1er trimestre à 6 g/L au 3e trimestre.
Taux de fibrinogène élevé pendant la grossesse : les causes
Lorsqu’elle reste mesurée, l’augmentation du taux de fibrinogène ne revêt aucun caractère inquiétant. C’est même le signe d’une grossesse qui se déroule normalement. Cependant, une élévation excessive nécessite une investigation médicale afin d’en déterminer l’origine. Au-delà des 6 g/L, le risque de complication s’accroît considérablement. Parmi celles-ci figure notamment la prééclampsie, une pathologie de grossesse associant hypertension artérielle et élévation de la quantité de protéines dans les urines. Dans le cadre du suivi de cette maladie, le taux de fibrinogène constitue un outil précieux. Plus la concentration augmente, plus la surveillance de la femme enceinte devra être intensive. En outre, le risque de thrombose croît également. Un taux de fibrinogène élevé pendant la grossesse augmente le processus d’hypercoagulabilité, ce qui accroît le risque de formation de caillots sanguins.
Risques thrombo-emboliques pendant la grossesse et prévention
Le taux de fibrinogène et la santé de la future maman ainsi que de son bébé sont étroitement liés. Des valeurs excessives marquent un risque thrombo-embolique accru causé par une hypercoagulabilité. Le sang coagule plus rapidement, et des caillots peuvent se former au sein des structures sanguines, les obstruant partiellement ou totalement. C’est la thrombose. En fonction de sa localisation, celle-ci peut être à l’origine d’une thrombose veineuse profonde ou encore d’une embolie pulmonaire, deux complications graves. Lorsque des facteurs de risque ont été identifiés en amont (antécédents de thrombose, prédisposition génétique…), un traitement médical à base d’anticoagulants peut être envisagé. Au cours de la grossesse, il est également recommandé de pratiquer une activité physique régulière pour stimuler la circulation et éviter la stagnation sanguine. Une alimentation équilibrée associée à une hygiène de vie saine constituent également des leviers d’action pour prévenir le risque thrombo-embolique.
Taux de fibrinogène élevé : surveillance et habitudes à adopter
Face à un taux de fibrinogène élevé, le médecin en charge du suivi de grossesse procède généralement à des examens complémentaires afin de déterminer l’origine de cette élévation. En fonction du diagnostic établi, le praticien préconise un traitement. En cas de prééclampsie, la patiente doit faire l’objet d’une surveillance attentive, soit à domicile, soit à l’hôpital en fonction de la gravité de la pathologie. Face à un risque de thrombose, les signaux d’alerte sont scrutés : œdèmes et/ou douleurs dans les membres inférieurs, douleurs thoraciques, difficultés respiratoires… Parallèlement à un suivi régulier et au respect scrupuleux des recommandations médicales, la femme enceinte se doit d’adopter des mesures hygiéno-diététiques renforcées afin de prévenir le risque de complication : régime alimentaire plus équilibré, pratique d’une activité physique régulière, hydratation quotidienne suffisante, maintien d’une masse pondérale adaptée à la grossesse, arrêt du tabac, gestion du stress…
Suivre de près les indicateurs de coagulation pendant la grossesse
Sang et grossesse sont deux paramètres co-dépendants. À ce titre, les différents indicateurs de coagulation sont régulièrement mesurés afin de dépister précocement un éventuel dysfonctionnement, et de limiter les risques pour la santé de la maman et de son bébé. S’il n’est pas le seul, le taux de fibrinogène fait ainsi partie des marqueurs les plus probants. Une concentration anormalement élevée peut ainsi être détectée en cas de thrombose veineuse, de prééclampsie ou encore d’embolie pulmonaire.