Et si mon enfant était allergique au lait ?
Ecrit le 12/12/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Les allergies alimentaires sont de plus en plus répandues. Celle qui apparaît parfois chez les bébés et les enfants de moins de 3 ans, c’est l’allergie au lait, plus particulièrement aux protéines de lait de vache. Touchant 3 % des jeunes enfants, elle est reconnaissable aux symptômes qu’elle provoque : on vous dit quels sont les signes de cette allergie alimentaire et surtout comment faire quand votre enfant est allergique au lait.
Allergie et intolérance au lait : quelle différence ?
Allergie, intolérance, ces mots sont souvent employés presque indifféremment, or il s’agit là de deux soucis différents. L’allergie au lait, ou aux protéines de lait de vache (APLV), concerne essentiellement les tout petits bébés ainsi que les enfants de moins de 3 ans et entraîne une perturbation du système immunitaire.
Touchant le système digestif, l’intolérance au lactose, un sucre contenu dans le lait, concerne davantage les enfants de plus de 3 ans et les adultes. Elle peut entraîner des problèmes digestifs : la lactase, enzyme présente dans l’intestin qui permet de digérer le lactose, est produite en quantité insuffisante ce qui empêche une bonne digestion. Mais, contrairement à l’allergie au lait de vache, les symptômes s’améliorent en réduisant la consommation de lait.
Allergie au lait : quels sont les symptômes ?
L’allergie peut apparaître dès les premières semaines de vie, dans les deux heures qui suivent la prise d’un biberon de lait par exemple, mais elle peut également être « retardée » : les symptômes peuvent apparaître non pas immédiatement, mais au bout d’un certain temps. Les signes d’une allergie au lait sont divers :
- bébé pleure durant le repas ;
- il a des problèmes de digestion qui perdurent ;
- il prend peu de poids ;
- il régurgite souvent ;
- il a un reflux gastro-œsophagien ;
- il vomit de manière importante après son biberon ;
- il a des signes respiratoires (rhinite, crise d’asthme) ;
- il se tortille ;
- il a un sommeil difficile ;
- il est difficile à poser ;
- il a un problème de peau de type eczéma…
C’est la présence de plusieurs de ces soucis qui peuvent amener à faire penser à une allergie au lait. A noter qu’elle peut se manifester aussi bien durant l’allaitement qu’avec une alimentation au biberon : eh oui, ce que vous ingérez passe par votre lait. Donc si votre bébé est nourri au sein et qu’ils présentent ces symptômes, il s’agit d’une piste à explorer !
L’allergie au lait, une allergie difficile à diagnostiquer
Le problème de cette allergie, c’est qu’elle n’est pas facile à diagnostiquer : de nombreux bébés régurgitent, peuvent être gênés d’un point de vue digestif, ou mal dormir, surtout au début. Il faut donc persévérer si vous pensez qu’il peut être APLV, notamment si l’allergie est retardée. Votre médecin pourra vous orienter vers un gastro-pédiatre et vous prescrire des examens tels qu’un test cutané par exemple si besoin, ou vous fera changer de lait : une simple éviction permettra de voir si les signes digestifs, respiratoires ou cutanés disparaissent. En effet, les allergies retardées ne sont pas détectées par les tests de première intention qui peuvent revenir négatifs malgré la présence d’une allergie aux PLV.
Que faire pour prévenir les symptômes de cette allergie au lait de vache ?
Une éviction du lait de vache pendant 6 mois est indispensable. Des alternatives au lait de vache existent pour les bébés nourris au biberon, permettant d’éviter le manque de calcium.
La question se pose bien évidemment quand votre enfant est petit, mais aussi à partir de la diversification. Pas question de passer aux jus végétaux, totalement inadaptés aux besoins des bébés : votre pédiatre ou gastro-pédiatre vous conseillera des laits en poudre sans lactose. Une allergie croisée peut apparaître, ainsi, les laits de chèvre ou de soja peuvent provoquer les mêmes signes d’allergie. Le pédiatre vous proposera donc des hydrolysats de protéines, des laits de riz, ou des formules d’acides aminés pour remplacer le lait maternisé classique. Si vous allaitez, vous devrez arrêter tout produit contenant du lactose.
Comment éviter le manque de calcium ?
Le lait permet d’apporter le calcium nécessaire au bon développement de votre petit bout. Les laits de remplacement du lait maternisé au lait de vache contiennent du calcium. Vous pouvez aussi privilégier des eaux qui contiennent du calcium pour la préparation des biberons ou pour hydrater votre bébé.
Concernant la diversification alimentaire, pour remplacer les petits suisses et autres laitages et pallier un manque de calcium éventuel, vous pouvez donner des petits pots sans lait, que vous trouverez en pharmacie, au goût de fraise ou au cacao, adapté à votre petit bout. Mais pour éviter d’éventuelles conséquences à court et à long terme sur la santé osseuse de votre enfant, une réintroduction sera nécessaire à partir de 10 mois environ. Votre pédiatre vous aidera à équilibrer au mieux l’alimentation de votre petit bout allergique.
Rassurez-vous, la plupart du temps, cette allergie aux protéines de lait de vache disparaît avant 2 ans, dans 80 % des cas.
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