Hyper-parents : comment arrêter de se mettre la pression ?
Ecrit le 09/09/2019 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Être parents, c’est merveilleux, mais c’est aussi un sacré travail. Vous vous posez des tonnes de questions, vous passez votre temps à vous remettre en cause, vous doutez même de vous et finissez par vous demander si vous êtes à la hauteur de ce petit bout de vie que vous devez élever. Stop : à vouloir trop en faire… vous risquez de mal faire. En plus, être un parent tout le temps présent, c’est épuisant et contre-productif ! Seriez-vous des hyper-parents ? Le point sur l’hyper-parentalité et comment l’éviter.
C’est quoi des hyper-parents ?
Aujourd’hui, le bien-être est au cœur de l’éducation donnée aux enfants. Grâce à des acteurs, médecins ou scientifiques, comme Isabelle Filliozat ou Catherine Gueguen, la bienveillance n’est plus un secret pour tout parent qui souhaite donner une éducation non violente. Puis il y a aussi les réseaux sociaux qui n’aident pas à se construire une image positive en tant que papa ou maman : les photos de parents qui font mille activités avec leur enfant inondent la toile. Bref, les hyper-parents se mettent la pression pour avoir une famille parfaite et ont constamment l’impression d’en être loin, voire ils ont peur de l’échec. À force de rechercher différents outils pour devenir des parents au top, ils deviennent des parents excessifs, qui visent le toujours mieux, et trop centrés sur leurs enfants. Ils font les choses à leur place, anticipent tous leurs besoins, et leur consacrent toute leur attention. Un comportement également induit par la société parfois et les médias, qui nous abreuvent de mauvaises nouvelles, rendant la vie anxiogène, où le danger semble partout : ces parents rêvent de préserver leur enfant de tout ! De cette hyper-parentalité, il en résulte pourtant un mal-être chez l’enfant, mais aussi chez les parents, qui ne se trouvent jamais être à la hauteur.
Derrière l’hyper-parentalité, le désir de bien faire
Qu’y a-t-il de plus légitime que de vouloir être un bon parent pour son enfant et d’avoir envie de lui offrir le meilleur ? En plus dans le monde actuel, il faut faire son maximum sur tous les fronts. En tant que parents, c’est pareil : ils ne peuvent pas faillir à leur rôle et doivent se démener pour leur enfant et anticiper aussi bien ses besoins que les problèmes qu’il peut rencontrer. Ils se plient en quatre continuellement pour le bonheur de leur enfant : ils proposent plusieurs activités extrascolaires, font le chauffeur à longueur de temps… et lui concoctent un bel emploi du temps de ministre, ne lui laissant même pas le temps de jouer ou de s’ennuyer… Mais est-ce vraiment ce que l’enfant désire ? Certainement pas.
Derrière le souhait d’être un bon parent, un hyper-parent peut aussi, sans s’en rendre compte, prendre le contre-pied de l’éducation qu’il a reçue et de sa propre histoire : il se met un point d’honneur à donner à son petit ce que ses propres parents n’ont pas pu ou su lui donner, aussi bien affectivement que matériellement. De là à ce que cela vire à la névrose, il n’y a qu’un pas. Enfin, c’est sa propre réussite que l’hyper-parent vise à travers son enfant…
Les hyper-parents : des parents intransigeants avec eux-mêmes
Exigence, perfectionnisme, le toujours plus est le leitmotiv de l’hyper-parent. Vouloir en savoir toujours plus sur l’éducation, être toujours présent pour son enfant, amène à une course folle à la perfection ! Mais bien évidemment, c’est perdu d’avance : la perfection n’existe pas et s’en rapprocher n’est pas du tout source de bonheur au sein de la famille. Cela peut mener tout droit au burn-out parental. Trop de stress, trop de pression pour atteindre une barre placée très haute : cela pousse les parents à s’autojuger continuellement de manière négative, en plus du regard extérieur des amis, de la famille ou même de parfaits inconnus qui peuvent peser sur eux. Alors qu’il suffit d’être seulement un parent suffisamment bon…
Être hyper-parent, un mode d’éducation qui n’est pas sans risque
En plus de s’épuiser physiquement et psychologiquement, l’hyper-parent n’aide certainement pas son enfant, au contraire. À vouloir tout lui donner, il lui retire tout sentiment de frustration d’une part, mais aussi lui épargne toute difficulté : en étant toujours protégé, avec des parents souriants et prévenants qui louent ses prouesses, l’enfant ne connaît pas l’échec. Or la vie, ce n’est pas ça : ce sont des responsabilités, des larmes aussi, de la tristesse. C’est tomber pour apprendre à se relever. Élever les enfants dans le positivisme excessif n’est pas une bonne idée. Être là pour les accompagner dans leur chagrin, les épreuves plus ou moins difficiles qu’ils rencontreront, d’accord. Mais aucun parent ne peut préserver leur enfant des épreuves de la vie. En plus, c’est en rencontrant ces difficultés que l’enfant se construira et apprendra à les surpasser, seul, avec le regard bienveillant de ses parents en soutien : cela lui permettra de prendre confiance en lui et surtout de développer son autonomie. En surinvestissant leur mission de parent, c’est aussi sur l’enfant que la pression est mise, pour à son tour, ne pas faillir et réussir, que ce soit socialement ou à l’école.
Alors, être des hyper-parents : oui ou non ?!
Même si vous aimez votre enfant, que vous voulez son bonheur, il n’est pas le centre de votre vie. La priorité de votre existence, c’est bel et bien vous-même. Pour arrêter d’être un hyper-parent beaucoup trop soucieux de son enfant, il faut donc changer de style d’éducation. Revoyez vos prétentions à la baisse et redirigez votre centre d’attention sur vous. Vous êtes un individu avant d’être parent : un enfant a besoin d’un parent bien dans ses baskets et qui est heureux… mais surtout qui le laisse vivre !
Vous l’aurez compris : votre enfant n’a pas besoin d’un parent parfait… et épuisé. Relâcher un peu la pression ne mettra pas en péril votre éducation et vous fera voir la parentalité avec un peu plus de légèreté, voire même de satisfaction !
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