mon-enfant-parle-a-un-ami-imaginaire.jpg
favoris
Développement de l'enfant

Mon enfant parle à un ami imaginaire


Ecrit le 08/03/2017 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice

Les enfants ont de l’imagination n’est-ce pas ? Parfois ils racontent des histoires abracadabrantesques. Justement, vous venez de vous rendre compte que cet ami dont votre chère tête blonde vous rebat les oreilles… n’existe pas. Et ça a le don de vous inquiéter ou de vous énerver. Rassurez-vous : la majeure partie des enfants entre 3 et 6-7 ans environ traversent une période d’affabulation. 

Une imagination débordante

Que votre enfant imagine un ami n’est pas la marque d’un quelconque désordre affectif ou mental. Avant 7 ans, les petits investissent beaucoup l’imaginaire, surtout entre 3 et 5 ans, bien souvent sans faire de différence entre réalité et fable. Et c’est tant mieux ! En effet, ça l’aide à prendre conscience petit à petit de la réalité. Une bonne façon de se distancier de ce monde rêvé les yeux ouverts.

Le messager de votre enfant

L’ami imaginaire peut parfois aussi permettre à votre enfant d’exprimer une émotion, une angoisse face à une situation, comme il ferait parler ses doudous ou poupées. Il l’aide ainsi à accepter ce qui se passe dans sa vie : l’entrée à l’école, un nouveau petit frère ou une petite sœur, un déménagement, une séparation… Mais aussi de la colère envers vous, ou des sentiments nouveaux négatifs qu’il a du mal à vivre. Et c’est plutôt positif qu’il l’exprime, même si c’est d’une manière plutôt étonnante pour vous, parent. Dans ce cas-là, portez une attention à ce qu’il dit. Un message est passé et nécessite une réponse de votre part, ou du moins une attention particulière. Rassurez votre enfant et donnez-lui toute l’affection dont il a besoin.

Votre rapport à l’imaginaire

Si en tant qu’adulte, avoir un ami imaginaire vous mènerait tout droit en psychiatrie, interrogez-vous justement sur la place que vous laissez à l’imaginaire dans votre rapport avec votre enfant. Avec le Père Noël, les cloches de Pâques, ou encore la Petite Souris, finalement, vous aussi vous contribuez à nourrir cette dimension en laissant croire à des personnages qui n’existent pas, si ce n’est dans le cœur de beaucoup d’enfants. Petit à petit, votre enfant saura faire la différence entre fictif et réalité, généralement aux alentours de 7-8 ans.

Comment réagir ?

- Surtout, ne niez pas l’existence de cet « ami » en essayant de raisonner votre enfant. Vous pouvez exprimer le fait que vous ne le voyez pas, c’est suffisant.
- Ne punissez pas votre enfant : avoir un ami imaginaire ce n’est pas faire des mensonges.
- Discutez avec votre enfant : cette invention de votre enfant peut être un moyen de communiquer avec lui sur des questions qui le préoccupent.
- Ne donnez pas trop d’importance à cet ami imaginaire : ne faites pas semblant que vous le voyez ou qu’il existe réellement en lui parlant directement ou en lui servant un goûter.
- Ne parlez pas de cet ami si votre enfant ne l’évoque pas.

Quand faut-il s’inquiéter ?

En revanche, si votre enfant s’isole de plus en plus et a de moins en moins d’amis, voire ne joue plus avec personne, cela peut être problématique. De même, si son « ami » lui manque, que cela le fait paniquer ou que cet ami lui veut du mal, il est alors important de consulter.

Vous verrez, avec le temps, cet ami disparaîtra. Il se peut même qu’en voyant votre enfant grandir, vous ayez un peu de nostalgie pour cette imagination débordante qui prend de moins en moins de place au fur et à mesure que votre petit se rapproche de l’âge adulte…