Le rôle de l'ocytocine durant l'accouchement
Ecrit le 24/05/2018 par Chrystelle Lacouara, Rédactrice
Durant toute la grossesse, c’est le ballet des hormones : elles agissent de concert pour que l’embryon s’implante et que tout se déroule au mieux… et vous donnent parfois quelques maux, il faut bien le dire. Le jour de l’accouchement, il y en a une qui a un rôle primordial : l’ocytocine. Petite présentation de cette hormone particulière et de son rôle.
C’est quoi l’ocytocine ?
Il s’agit d’une hormone peptidique constituée d’acides aminés. C’est une neurohormone, sécrétée par une glande située dans votre cerveau : l’hypophyse. Elle est ensuite libérée dans la circulation sanguine puis agit sur l’utérus. Au dernier trimestre de grossesse, des petits récepteurs d’ocytocine vont se développer sur l’utérus et le rendre plus sensible à cette hormone. Déjà sécrétée durant la grossesse, le jour de l’accouchement, la production d’ocytocine va augmenter progressivement, pour connaître un pic juste après la naissance.
L'ocytocine, une hormone indispensable à la naissance
C’est elle qui va provoquer les contractions de l’utérus durant le travail et tout au long de l’accouchement. C’est le seul moment de la vie d’une femme qui va voir l’utérus se contracter autant. Et il en faut de l’ocytocine pour que ce muscle, le plus puissant du corps, se mette en mouvement ! Les contractions vont venir raccourcir le col de l'utérus mais aussi pousser bébé vers le bas. Mais c’est aussi le poids de bébé venant appuyer sur le col qui va permettre tout cela : la production de l’ocytocine et son effet sur l’utérus le jour J.
L’ocytocine, une hormone timide
L’ocytocine se libère naturellement quand la mère est en confiance. Le stress peut donc troubler sa production et ralentir le travail. Il n’est pas rare par exemple, qu’une femme en travail ressente un ralentissement des contractions, voir un arrêt quand elle arrive à la maternité. Il est donc important que les femmes enceintes se prépare à la naissance, à gérer la douleur pour être en confiance le jour J et permettre à leur corps de travailler le plus efficacement possible.
L'ocytocine indispensable aussi à la délivrance
Eh oui, c’est grâce à l’effet de l’ocytocine sur l’utérus que le placenta va être expulsé. Au moment du passage de bébé dans la partie basse du vagin, des récepteurs vont informer le cerveau de booster la production d’ocytocine. Ainsi, juste après la naissance, sa production va monter en flèche pour augmenter les contractions utérines permettre l’évacuation du placenta. Une étape sous surveillance : en effet, aucun morceau de placenta ne doit rester dans l’utérus. Il est ainsi observé sous toutes les coutures pour s’en assurer. L’ocytocine agit encore par la suite et continue à faire contracter l’utérus pour qu’il revienne à sa taille initiale avant grossesse. Ces contractions ont aussi pour effet de limiter les risques hémorragiques.
Une hormone de l’amour et de l’attachement
Mais l’ocytocine est aussi l’hormone de l’attachement : après la naissance, elle favorise le lien mère-enfant et joue également un rôle dans l’allaitement. Durant la tétée, des récepteurs détectent le mouvement de succion du mamelon par bébé et entraînent alors la production d’ocytocine, stimulant l’éjection du lait.
L’ocytocine de synthèse ou « oxytocine »
Quand le travail est trop long, que le col ne se dilate pas assez rapidement, ou encore quand bébé tarde à venir et que votre terme est dépassé, vous pouvez recevoir une injection d’ocytocine de synthèse qui permettra de déclencher l’accouchement ou d'accélérer le travail. Elle va avoir le même effet que celle produite par l’organisme mais provoquer des contractions plus fortes.
Son utilisation, trop fréquente en France, est remise en cause durant le travail spontané. On soupçonne l’ocytocine de synthèse de favoriser le risque d’hémorragie sévère. En effet, étant hyperstimulé par l’oxytocine durant le travail, l’utérus ne se contracte plus correctement pour expulser le placenta et resserrer les vaisseaux sanguins. Le Conseil National des sages-femmes ainsi que le Conseil Nationla des gynécologues-obstétriciens préconisent aujourd'hui une utilisation plus mesurée.
La nature est vraiment bien faite, alors aidons-là à faire son travail !