favoris
Grossesse

Tout comprendre sur la prééclampsie


Ecrit le 13/09/2024 par Family Service,

La prééclampsie est une maladie qui survient dans certains cas au cours de la grossesse. Les personnes atteintes de prééclampsie ne le savent pas forcément. En effet, cette maladie n’est pas toujours symptomatique. Un suivi médical renforcé et un traitement sont nécessaires. Ils permettent d’éviter des complications graves pour la personne enceinte et pour le fœtus. Dans la majorité des cas, la prééclampsie disparaît après l’accouchement. 

La prééclampsie : définition et causes

La prééclampsie se caractérise par une tension artérielle élevée (hypertension) et une quantité importante de protéines dans les urines (protéinurie). Dans la majorité des cas, la prééclampsie se développe après la 20e semaine d’aménorrhée. En France, environ 5 % des grossesses s’accompagnent de prééclampsie. Cela représente donc 40 000 grossesses chaque année en France. 

De nombreuses études ont cherché à élucider des causes de la prééclampsie. Pour l’instant, aucun consensus n’a émergé entre les chercheurs. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques pensent que la prééclampsie trouve son origine dans un trouble du placenta. Cependant, ce problème de fonctionnement du placenta pourrait être la conséquence d’un trouble cardiovasculaire de la personne enceinte. La difficulté à déterminer la cause de la prééclampsie s’explique par le fait qu’elle partage les mêmes facteurs de risques que les maladies cardiovasculaires (hypertension chronique, cardiopathie congénitale). Par conséquent, les causes potentielles de la prééclampsie pourraient être : 

  • des facteurs génétiques ; 

  • des problèmes au niveau de vaisseaux sanguins de la personne enceinte ; 

  • la présence d’une maladie auto-immune. 

Symptômes et évolution de la prééclampsie

De nombreuses personnes enceintes atteintes de prééclampsie ne présentent aucun symptôme. Ce n’est qu’à l’occasion d’une consultation médicale qu’elle est diagnostiquée. Pour les personnes présentant des symptômes, il s’agit notamment : 

  • de maux de tête ;  

  • de troubles de la vision et de la photosensibilité ;  

  • d’une douleur en haut à droite de l’abdomen ;  

  • d’un œdème au niveau des mains, des chevilles et du visage (gonflement) ;  

  • d’un essoufflement sans effort préalable.  

Le médecin diagnostique la prééclampsie en cas de tension artérielle élevée et de présence de protéines dans l’urine. 

Non traitée, une prééclampsie sévère peut évoluer vers : 

  • une urgence hypertensive ;  

  • des troubles rénaux ou hépatiques ;  

  • un œdème pulmonaire (présence de liquide dans les poumons) ;  

  • une diminution drastique du taux de plaquettes sanguines (thrombocytopénie).  

Une hospitalisation d’urgence est alors nécessaire. 

Prééclampsie : facteurs de risque et groupes à risque

Certains facteurs semblent augmenter le risque de développer une prééclampsie : 

  • une grossesse multiple ;  

  • une première grossesse (être "nullipare") ;  

  • un changement de partenaire sexuel depuis la grossesse précédente ;  

  • une grossesse résultant d’une procréation médicalement assistée avec don de sperme ;  

  • une exposition brève au sperme du donateur. 

Des groupes présentent des risques accrus d’être affectés par une prééclampsie : 

  • avoir moins de 18 ans ou plus de 40 ans ; 

  • avoir des antécédents personnels ou familiaux de prééclampsie ; 

  • présenter une obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30) ; 

  • avoir des antécédents médicaux d’hypertension artérielle, de diabète, de maladie rénale, de maladies auto-immunes ; 

  • être affecté du syndrome des ovaires polykystiques. 

Conséquences de la prééclampsie pour la mère et le bébé

Pour la personne enceinte, la prééclampsie engendre des problèmes au niveau du cœur et d’autres organes. Elle peut entraîner des lésions sur le foie et les reins. Dans certains cas, elle provoque une accumulation de liquide dans les poumons. En cas de décollement du placenta, une hémorragie interne peut survenir. Il est indispensable de bénéficier d’une prise en charge médicale pour éviter des complications potentiellement mortelles. 

Pour le fœtus, la prééclampsie entraîne une réduction de la quantité de liquide amniotique. Cela provoque une diminution du flux sanguin procurant de l’oxygène et des nutriments au fœtus via le placenta. Cela peut entraver la croissance et le développement du fœtus. Par conséquent, le bébé a un faible poids à la naissance. Les rares cas de prééclampsie sévère peuvent entraîner un décollement placentaire, une naissance prématurée, voire le décès du fœtus in utero. 

Prééclampsie : prise en charge et traitements possibles

La prise en charge de la prééclampsie nécessite une hospitalisation. Le traitement dépend de la sévérité de la prééclampsie et du stade de la grossesse. L’équipe médicale met tout en œuvre pour poursuivre la grossesse le plus longtemps possible. Ainsi, elle administre des médicaments pour favoriser le développement des poumons du fœtus et pour diminuer la tension artérielle de la personne enceinte. Par ailleurs, elle prévoit des rendez-vous prénataux plus fréquents. La personne enceinte doit effectuer des échographies, des analyses d’urine et des prises de sang régulières. La tension artérielle est également surveillée à domicile. Les médecins décident de mettre un terme à la grossesse uniquement si la vie de la personne enceinte est en danger. 

Prévention et surveillance accrue en cas de prééclampsie

Un diagnostic précoce de la prééclampsie permet d’éviter les complications et de bénéficier d’un suivi adapté. Si vous présentez un facteur de risque de prééclampsie, des gestes de prévention sont possibles : 

  • veiller à réguler son poids en cas de surcharge pondérale pendant la grossesse ; 

  • surveiller sa tension artérielle et veiller à ce qu’elle reste stable ; 

  • maintenir une activité physique ; 

  • avoir un sommeil réparateur ; 

  • avoir une alimentation équilibrée, à faible teneur en sel, et limiter la caféine. 

Prééclampsie : une complication grave nécessitant un suivi étroit

Même en faisant attention, la prééclampsie peut survenir pendant la grossesse ou après l’accouchement. C’est pourquoi il est fondamental de vous rendre à toutes les consultations prénatales. Il convient aussi de signaler à votre médecin les symptômes ressentis pendant la grossesse. En cas de diagnostic de prééclampsie, un suivi renforcé doit être mis en place. Dans les cas graves, un accouchement anticipé peut être indispensable. La plupart des personnes atteintes de prééclampsie mettent au monde des bébés en bonne santé. La prééclampsie s’atténue dans la plupart des cas quelques semaines après la naissance du bébé.